Plantes des rizières de Camargue

P. Marnotte, A. Carrara, E. Dominati, F. Girardot

Une mosaïque de milieux naturels

Gaël Hemery, Parc naturel régional de Camargue

Cette succession de phases a engendré un relief peu marqué : les points les plus élevés de Camargue dépassent rarement les 3 m, des secteurs se trouvant même en dessous du niveau de la mer ! Cependant, les microvariations de ce relief, liées à la complexité des dépôts salés ou doux, engendrent des changements importants dans le régime de l’eau et du sel, qui induisent l’imbrication des milieux naturels, composés en « mosaïque ». Cette mosaïque, parfois difficile à lire depuis le sol, est à l’origine du grand intérêt de la Camargue pour la faune, mais aussi la flore.De manière générale, les parties les plus élevées (bourrelets du fleuve, dunes) correspondent à des textures grossières limono-sablonneuses ; dans les parties basses (dépressions), se trouvent les textures fines argileuses. L’ensemble des sols de Camargue repose sur une nappe phréatique salée dont la profondeur dépend de l’altitude.A cela, il faut ajouter l’influence du climat méditerranéen, notamment du régime des vents, qui malgré l’aménagement du delta à la fin XIXe siècle agit encore de façon sensible sur l’évolution des milieux. Ce climat présente certaines particularités : les pluies sont faibles sur le delta, la Basse Camargue comptant parmi les régions les plus sèches de France (540 mm/an en moyenne). La hauteur des précipitations augmente cependant avec l’éloignement de la mer (620 mm/an à Arles). Du fait de sa position géographique à la sortie du couloir rhodanien et en bordure de mer, des vents violents soufflent pendant la majeure partie de l’année. Le mistral, vent froid et sec venant du nord-ouest, est le plus fréquent. Il modèle profondément le paysage et l’habitat, et conditionne les pratiques culturales. Ce vent accroît fortement l’évaporation, qui atteint une moyenne annuelle de 1 300 mm. Le fort déficit hydrique (700 mm) favorise la remontée de la nappe phréatique salée par capillarité, d’autant plus que les pluies sont rares au moment où l’évaporation est élevée.Les milieux naturels de Camargue sont aussi caractérisés par leur « ouverture » et leur interdépendance. Outre les particularités naturelles citées plus haut, cette situation est renforcée par des activités comme l’élevage extensif du taureau et du cheval, qui favorisent l’ouverture des milieux, et le fonctionnement en grandes unités foncières, qui limite les effets de mitage et de morcellement de l’espace.

Répartition des milieux naturels de Camargue de la mer au Rhône (influence de la salinité et du relief), d’après A. Pierrat du PNRC.

Pour tout savoir sur les plantes des rizières de Camargue, commandez l'ouvrage de P. Marnotte, A Carrara, E. Dominati et F. Girardot, publié en 2006 par les éditions Quaé.

En savoir plus sur l'ouvrage